Esper114Supprimer le statut de cohabitant·es : on a tout à y gagner !

C’est parti ! Le 18 novembre dernier a eu lieu la journée de lancement de la campagne pour la suppression du statut de cohabitant·e. Portée conjointement par PAC (Présence et action culturelle) et le CIEP du MOC, cette campagne s’inscrit dans une longue filiation de luttes contre ce statut injuste et discriminant. Elles ont commencé dès son instauration, dans les années 1980, à l’initiative des organisations féministes, car les femmes en ont été les principales victimes, du moment qu’elles vivaient en cohabitation. Au fil du temps, d’autres mouvements ont à leur tour réclamé la fin de ce statut : syndicats, Ligue des Familles, Réseau wallon de lutte contre la pauvreté…

Malgré les efforts, malgré les témoignages illustrant ses nombreux effets iniques, malgré les relais politiques existants, malgré les recours en justice qui donnent souvent raison aux plaignant·es, le statut de cohabitant·e persiste, résidu archaïque d’une époque patriarcale inséré au carrefour de plusieurs branches de la Sécurité sociale et de l’aide sociale.

Depuis la pandémie de Covid-19, une brèche significative s’est produite : l’application de ce statut a été suspendue une première fois durant les confinements ; puis une deuxième fois pour permettre l’hébergement d’urgence des victimes des inondations de l’été 2021 ; et une nouvelle fois pour soutenir l’accueil chez les particuliers des réfugié·es d’Ukraine.

Esperluette 114 : Octobre/Novembre/Décembre 2022

Esper113Quand les archives rencontrent la démocratie...

2006 : la libéralisation des secteurs du gaz et de l’électricité approche. Selon l’UE, ce sera bon pour les prix, pour l’emploi, pour la transition.  Aux Équipes populaires, des militant·es racontent qu’on leur a proposé en rue un contrat de fourniture « sinon, vous serez bientôt coupé·es, cartout va changer ». Oui, tout va changer, et il est temps de l’appréhender ! Des organisations sociales diverses s’unissent alors pour fonder le Réseau wallon pour l’accès durable à l’énergie (RWADE) afin de co-construire une expertise, une parole politique et une représentation des consommateur·rices sur ces questions complexes.  

Avec la libéralisation, nous ne sommes plus usager·ères d’un réseau collectif, mais « client·es éligibles » sensé·es « s’activer » sur le marché, en s’escrimant à repérer, parmi des offres toujours plus complexes et opaques, le meilleur contrat de fourniture. La politique énergétique devient affaire de marchés et l’énergie, un bien de première nécessité, est traitée comme une marchandise.  Les prix, jusque-là lissés sur une année et objet d’une concertation paritaire, deviennent volatiles. Sous prétexte de lutter contre l’endettement des ménages, la Wallonie et la Flandre imposent le compteur à budget aux personnes en défaut de paiement, renvoyant la responsabilité de la coupure à la sphère privée : pas d’argent ? Pas de courant ! On ne saluera jamais assez le résultat des efforts de la Coordination Gaz-Électricité-Eau de Bruxelles (CGÉE) qui a largement contribué à faire adopter une bien meilleure protection pour la population bruxelloise.  Il apparait bientôt que la libéralisation est un échec pour les ménages. Mais qui pouvait sérieusement croire que confier l’énergie au marché allait résoudre les problèmes ?  

Esperluette 113 : Juillet/Août/Septembre 2022

112EsperUsages numériques en milieux populaires : entre inégalités et besoins

La digitalisation : passé le pont, c’est l’impasse

Après deux ans de pandémie, le constat s’impose : la digitalisation de la société a pris un nouveau tournant et ce dans tous les domaines de l’existence. Durant les périodes de confinement, nous avons découvert ou pris l’habitude de communiquer avec nos proches via WhatsApp, de nous coordonner par Teams ou Zoom, de nous faire livrer des repas via Uber, de nous former ≪en distanciel≫, de nous réunir ≪en hybride≫, de prendre des rendez-vous médicaux ou administratifs en ligne, d’assister à des ≪webinaires≫, de réagir ≪en twittant≫ et de délibérer ≪en chattant≫…

Au MOC, quel que soit le secteur d’activité – Education permanente, ISP, alpha ou FLE –, nous avons veillé à observer les effets de ce recours accru au numérique, en même temps que nous nous efforcions d’en tirer le meilleur parti, puisque les circonstances l’imposaient.  Pour la plupart, le premier confinement a marqué un temps d’arrêt net et brutal des activités. Ce qui signifiait aussi le risque d’une perte de contact avec des publics qui ont souvent vu s’aggraver leurs difficultés quotidiennes.  Le numérique a alors aide à créer des ponts indispensables dans ce contexte de grand isolement et d’immense désarroi.

Esperluette 112 : Avril/Mai/Juin 2022

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