111EsperQuels outils d'éducation populaire pour une transition juste et durable ?

L’accès à l’énergie réservé aux plus forts ou … aux plus riches?

À l’heure d’écrire l’édito de cette Esperluette qui s’intéresse à la transition énergétique, comment ne pas avoir l’esprit occupé par ce qui se passe en Ukraine où la population subit les affres d’une guerre, doit se terrer, chercher à fuir ou prendre les armes ? Comment ne pas se sentir solidaire de ces femmes et de ces hommes dont le quotidien a chaviré brutalement dans les séparations, les privations et l’angoisse ? Deux jours à peine après le début de cette invasion de l’Ukraine par son voisin russe, un média posait pragmatiquement la question des conséquences pour les pays européens sur le plan de l’approvisionnement énergétique. L’augmentation affolante des prix de l’énergie que l’on connait depuis l’été ne semble pas ralentir dans un avenir proche. La guerre portée en Ukraine fait craindre des difficultés accrues puisque, on le sait, l’Union européenne est restée fort dépendante pour son approvisionnement.

Esperluette 111 - Janvier/Février/Mars 2022

110EsperÉconomie sociale dans une économie capitaliste : quels renouveau, contribution et participation ?

Instruire le réel pour désamorcer les clivages

A l’heure d’écrire ces lignes, nous venons de vivre une seconde manifestation dominicale de protestation contre les mesures sanitaires, avec un éventail de messages et d’opinions large, voire très large : Haro sur le gouvernement menteur, Refus de la dictature sanitaire, Peur des effets post-vaccinaux… On croise aussi ici un drapeau flamingant, là un T-shirt « Nation », ou encore une pancarte « Stop génocide gaulois ». En tête du cortège, des délégations de pompiers et de soignant.e.s s’insurgent surtout contre l’obligation vaccinale. Quelques mois plus tôt, lorsqu’il était question d’instaurer un pass sanitaire, j’ai pensé que, plutôt que de nous infliger une manœuvre insidieuse pour pousser à la vaccination, mieux vaudrait que les gouvernements imposent l’obligation vaccinale. Pourquoi ne pas dire aux gens : « On a d’abord privilégié l’approche volontaire, mais les résultats sont insatisfaisants, un nouveau variant bouscule nos plans, on change de stratégie ». Cela me paraissait moins manipulateur, mais ce n’est pas si simple. Tout d’abord, pour qu’un vaccin puisse être imposé, « il faut que son innocuité soit nulle » et ce n’est pas le cas ici, dixit Yves Coppieters, qui ne passe pas spécialement pour un huluberlu. Ensuite, cela pose un problème constitutionnel. Or, la Constitution est supposée protéger notamment les libertés fondamentales. Et puis, s’il faut contrôler le respect de cette obligation, les outils de contrôle et de sanction pourraient s’avérer aussi critiquables que le CST, dont le Tribunal de Première instance de Namur a jugé récemment que la manière dont la Région wallonne y recourt est disproportionnée en termes de risques de discrimination. En tant qu’acteur.rice.s de l’Éducation permanente, de l’Insertion socio-professionnelle et du secteur socio-culturel, nous nous en inquiétons chaque jour. La gestion de la pandémie menace d’accoucher de clivages et d’exclusions encore plus graves. Peut-on admettre de priver de toute vie sociale, voire de son emploi, une personne qui, bien ou mal informée, refuse le vaccin contre la covid ?

Esperluette 110 - Octobre/Novembre/Décembre 2021

109EsperRaciste malgré moi! Ensemble, déconstruisons le racisme structurel

Solidarité et communauté de destin

L’été 2021 laissera des traces dans la mémoire collective. C’est peu dire qu’il a été éprouvant ! Juste au moment où l’on rêvait de souffler, de profiter de l’allègement des mesures de confinement, de se projeter dans la vie « d’avant la pandémie », les eaux se sont déversées avec une brutalité inédite, entrainant tout sur leur passage, dans plusieurs provinces du pays. Des centaines d’habitations et tout ce qu’elles contenaient détruites. Des morts. Des entités dévastées et des vies ruinées.  En majorité, des vies qui étaient déjà fragilisées, des habitations qui étaient déjà vétustes, mal situées.

Au même moment, le pourtour du bassin méditerranéen s’est trouvé aux prises avec des incendies gigantesques, des feux dévorant tout sur leur passage et là aussi, des morts, des vies et des environnements ruinés, des services collectifs souvent pris au dépourvu, insuffisamment équipés, harassés. Peu après, Haïti subissait une nouvelle fois un séisme ravageur suivi d’un ouragan.

Et pendant ce temps, l’autre nouvelle de juillet, c’était le voyage dans l’espace de milliardaires apparemment convaincus d’avoir anticipé la solution à tous nos problèmes. Puisque la terre prend de plus en plus l’allure d’un dépotoir explosif irrespirable, il n’y a qu’à coloniser une autre planète. Ces sauveurs du monde se voient déjà les heureux actionnaires de gigantesques cités bâties à l’ombre de souterrains oxygénés, sans doute avec un faux ciel et des arbres artificiels abritant une faune mécatronique pour égayer les rêves d’une humanité « augmentée ». Bien sûr, cette perspective ne concerne que peu de monde en réalité, disons que ce sera pour ce petit monde qui appartient à ce qu’on appelait autrefois le « beau monde ». Et pour être honnête, quand j’ai appris cette nouvelle, je me suis dit « Bon vent ! Mais payez vos dettes avant ». Seulement voilà, si ces milliardaires payaient ce qu’ils doivent en impôts, on peut parier que leur fusée ne serait pas encore construite et qu’ils seraient forcés de regarder en face ce qui nous arrive au lieu de pratiquer la fuite en avant dans le cosmos.

Esperluette 109 - Juillet/Août/Septembre 2021

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