106À la recherche de l’action collective…

L’action collective est au centre des préoccupations de l’éducation populaire. La capacité d’auto-organisation et de mobilisation pour la transformation sociale est un indicateur crucial du niveau de conscience et de force des classes populaires et des autres groupes opprimés par une forme de domination. Ce que l’on observe au fil de l’histoire est le changement des sujets qui s’engagent dans l’action collective, ainsi que la diversification des formes de l’action. De nos jours, on constate que les signes de l’action collective ne sont pas toujours positifs, comme dans le cas des mobilisations et des actions à caractère raciste (et même ouvertement fasciste) observés aux États-Unis en réponse au mouvement Black Lives Matter, et de certaines actions qui s’opposent aux mesures de lutte contre la diffusion du Coronavirus. Mais, l’action collective reste le seul espoir pour se libérer des systèmes de domination.

La compréhension des mécanismes et des dispositifs qui créent et entretiennent ces systèmes de domination constitue un élément crucial, tant pour les dominé.e.s que pour leurs allié.e.s ; cette compréhension ne se limitant pas à des théories abstraites, il est indispensable qu’elle soit incarnée dans l’expérience directement vécue par les personnes susceptibles de s’engager dans un collectif. En outre, la réflexion sur les moyens – capacités individuelles et collectives, l’organisation du collectif, les risques que l’on peut se permettre, etc. – est indispensable pour construire un collectif suffisamment fort pour assumer les combats choisis, mais aussi pour construire éventuellement des alliances entre organisations et luttes.

Esperluette 106 Octobre/Novembre/Décembre 2020

Esper105L'expert.e est nu.e

C’est la rentrée, après un été très chaud. Nous sommes encore en pleine pandémie, et nul ne sait pour combien de temps. Certain.e.s évoquent un vaccin, d’autres l’immunité de groupe, d’autres encore l’hypothèse que l’on devra apprendre à vivre avec, ou avec leur lot de théories du complot. Ces histoires peuvent nous faire sourire, malgré leur amplification grâce aux réseaux sociaux. Toutefois elles ne représentent que le côté spectaculaire d’un fait plus profond.  

Penchons-nous sur la gestion de la pandémie par les pouvoirs publics. Non seulement les stratégies ont évolué au cours des sept derniers mois, passant d’un confinement strict à un relâchement presque total durant l’été. Les mesures prises se caractérisent par des contradictions et des incohérences. Une raison de ces difficultés réside dans la présence d’intérêts en concurrence, et dans l’effet différentiel qu’une quelconque mesure prise par des autorités provoque. Confronté.e à une disposition d’une autorité publique, on peut se demander qui est inclus.e et qui est exclu.e de la mesure, pour qui la mesure institue une liberté et pour qui elle la limite, pour qui elle institue une obligation et qui en est épargné.e.

Esperluette 105 Juillet/Août/Septembre 2020

104 PhotoUn « après » déjà là ?

Nous subissons encore, toutes et tous, les effets de la pandémie qui nous contraignent depuis plusieurs mois au confinement. Après un bilan de ce que cette crise a mis en évidence en termes d’injustices structurelles, le MOC et le secteur associatif réfléchissent à l’après-pandémie. Le sentiment que cette crise relève du jamais vu est partiellement justifiable pour les pays d’Europe, qui, depuis un siècle, n’ont plus été touchés par une crise sanitaire de cette nature, alors que c’est bien plus fréquent dans les pays du Sud. La seule menace « externe » connue dans les dernières années est le « terrorisme ». Une cause invisible, qui pourrait se trouver à proximité sans que nous puissions la voir, la reconnaitre, contre laquelle nous ne pouvons que nous mettre à l’abri et faire confiance aux expert.e.s.

Esperluette 104 - Avril/Mai/Juin 2020

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