Esper82Alinsky et la Belgique de 2014 : un contexte assez similaire

Le 6 novembre, à l’initiative du front commun syndical, 125.000 personnes battaient le pavé à Bruxelles contre la politique du Gouvernement Michel 1er. Toutefois, la mobilisation différait des mobilisations syndicales traditionnelles par au moins deux aspects. Premièrement, par son ampleur: 125.000 personnes, c’est un chiffre qui n’avait plus été atteint pour une manifestation contre un gouvernement depuis la manifestation de mai 1986, contre les mesures d’austérité décidées par le Gouvernement Martens-Gol lors du conclave de Val-Duchesse. Deuxièmement, par sa diversité: le 6 novembre 2014 était une manifestation à l’initiative des syndicats, mais n’était pas une manifestation seulement syndicale. Pour beaucoup de manifestants, il s’agissait d’une première manifestation. Dans la foule, des jeunes et de nombreuses associations culturelles et sociales qui élargissaient les mots d’ordre syndicaux pour appeler à construire une société plus tolérante, plus sociale, plus démocratique, qui n’est possible qu’avec un retrait du plan du gouvernement.

Esperluette n°82 (Octobre/Novembre/Décembre 2014)

 

Esper81Pour une communication qui fait sens... et résistance !

Une campagne électorale est un moment privilégié dans la vie d’un mouvement comme le MOC. Il s’agit en effet d’une période particulièrement propice pour faire valoir le travail d’Education permanente de fond mené par notre mouvement, les analyses et propositions qui en découlent, et pour ainsi alimenter le débat public. Pour porter un message politique, les ressources ne manquent pas: mémorandum, outils pédagogiques, capsules vidéo. Encore faut-il qu’un espace se libère dans un champ médiatique saturé par les combats de coqs, les effets d’annonce, les petites phrases et les joutes verbales aseptisées.
Nous constatons en effet qu’il est de plus en plus ardu, pour des mouvements d’Education permanente comme le nôtre, de passer à travers le filtre médiatique ou, à tout le moins, d’y passer d’une manière qui nous corresponde, c’est-à-dire en mettant en avant nos analyses de fond et en intégrant nos angles d’approches de la réalité sociale. Ainsi, si les médias ne sont pas indifférents à notre parole, tout particulièrement quand elle est «personnalisée» par ses représentants ou lors de gros évènements à portée médiatique, celle-ci se trouve souvent soumise à un cadrage médiatique faisant la part belle à des révélations nous concernant (l’affaire Arco pour ne citer qu’elle).
 

Esper80Sport : des (en)jeux contradictoires

On y est. La Coupe du Monde de football bat son plein dans des matchs qualifiés tantôt d’intenses, tantôt de décevants par tout supporter qui s’assume. Mais derrière ceux-ci ce sont surtout des parties économique, culturelle et politique qui se jouent et cela, dans le champ du football mais aussi dans ceux des jeux olympiques, du tennis, du cyclisme, etc.
Mais je vous entends déjà me dire: tiens, voilà que même le CIEP se sent obligé de parler de football en cette période
de Coupe du Monde. Pourquoi tant surfer sur cette vague fatigante? Qu’est-ce qu’un mouvement d’éducation permanente
pourrait bien dire sur le sport évènementiel? Pourquoi se préoccuper de ces loisirs sans doute futiles alors que nous sommes au lendemain d’élections politiques en Europe et en Belgique qui posent des questions tout à fait fondamentales en termes de démocratie, de participation citoyenne et de projets de société?
Au CIEP, nous constatons que le sport cristallise l’évolution de nos sociétés; il pose, selon nous, cette double question:
constitue-t-il, en fait, un lieu où se vivent des inégalités ou, au contraire, un réel lieu de stimulation d’initiatives progressistes et égalitaires?
Il faut bien avouer que l’actualité de ces dernières semaines tend à soutenir la première proposition. En quelques jours, le sport a démontré sa capacité à incarner des propos clairement sexistes, racistes et extrêmement capitalistes.

Esperluette n°80 (Avril/Mai/Juin 2014)

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