Cartographier pour visibiliser – Février 2025
Formatelier pour une cartographie émancipatrice
Programme de la journée :
09h30 : Accueil
09h45 : quelques cartes pour se dégourdir les yeux et faire connaissance
10h00 : De quoi parle-t-on ?
*Petit aperçu historique de la cartographie.
*Cartographie subjective, radicale, citoyenne.
*Pourquoi cartographier et que cartographier ?
11h15 : Pause
11h30 : Une cartographie émancipatrice et féministe.
12h15 : Eléments de cartographie à garder en tête.
12h30 -13h15 : Pause déjeuner
13h15 : Mise en pratique : cartographions ensemble.
15h45 : échanges et perspectives collectives
16h30 : Fin de la journée
Inscription à la formation, cliquez ici
Une seconde journée sera également organisée le 22 mai 2025, avec un accent mis sur la cartographie sur ordinateur.
Inscription à la formation du 22 mai, cliquez ici
Cahier CIEP 33
CULTUR’ACT
Renforcer les capacités citoyennes par la culture et la créativité
La journée d’étude Cultur’Act du 15 juin 2023 avait pour objectif d’analyser mais aussi d’expérimenter concrètement comment l’art, la créativité et la culture renforcent les capacités citoyennes. Elle s’est déroulée dans un lieu, le Quai 10 à Charleroi, qui fait un clin d’œil au thème, puisque ce lieu inédit associe cinéma, vidéo et brasserie, tout en développant un projet pédagogique d’approche du média vidéoludique avec un point de vue critique et créateur, dans une optique d’éducation permanente.
La culture, qu’est-ce que cela recouvre ?
En relisant un Cahier du CIEP publié en 2014 sur le thème des droits culturels, certaines réflexions ont émergé que je souhaite partager en introduction.
La première réflexion émane de Jean Blairon. Il rappelle qu’à l’époque où nos sociétés sont entrées dans la modernité, elles ont développé la faculté de produire, plus que de « simplement » se reproduire, sans une référence transcendante et impérative, comme la loi de Dieu. Pour l’illustrer, il se réfère à un héros d’un roman de Balzac, « le médecin de campagne ». Ce brave homme, médecin, maire et entrepreneur, explique ceci : « Certes je crois avoir assez prouvé mon attachement à la classe pauvre et souffrante, je ne saurais être accusé de vouloir son malheur ; mais tout en l’admirant dans la voie laborieuse où elle chemine, sublime de patience et de résignation, je la déclare incapable de participer au gouvernement. Les prolétaires me semblent les mineurs d’une nation, et doivent toujours rester sous tutelle. Ainsi, selon moi, messieurs, le mot élection est près de causer autant de dommage que n’en ont fait les mots conscience et liberté, mal compris, mal définis et jetés aux peuples comme des symboles de révolte et des ordres de destruction. » Selon ce « bienfaiteur capitaliste » comme le désigne malicieusement Jean Blairon, les prolétaires sont par nature incapables de gouverner et au contraire, sont voués à rester à leur place et à obéir. Cette conviction d’un certain ordre naturel des choses est évidemment d’autant plus prégnante qu’elle est bien utile aux forces dominantes. Ce que le capita[1]lisme a pu dire des travailleur∙ses comme dans l’exemple cité, le patriarcat ne l’a-t-il pas dit en outre des femmes (qui font d’admirables mères, mais doivent rester sous tutelle et à disposition), le racisme des étranger∙ères (avec la supposée infériorité naturelle de la race) ? Si les propos du médecin de campagne de Balzac font sourire aujourd’hui, c’est parce qu’un long chemin a été parcouru depuis…
L'Institut supérieur de culture ouvrière (1962-2022)
L’Institut supérieur de culture ouvrière (ISCO) est une expérience originale de formation pour adultes dans le paysage belge, voire international. Constitué en 1962 en partenariat avec le monde universitaire, il devient très vite l’organe de formation pour l’ensemble du Mouvement ouvrier chrétien (MOC).
Établi dans le champ de l’éducation populaire, l’ISCO propose une formation longue qui vise l’émancipation et l’action collective.
L’ouvrage offre un regard approfondi sur l’histoire de l’ISCO, ses débuts méconnus et ses défis contemporains.
À travers de nombreuses sources, il met en lumière les acteurs et actrices de cette formation de haut niveau, les initiatives pédagogiques innovantes, les collaborations avec d’autres mouvements sociaux.
Maintenir l’équilibre entre la formation militante et la promotion individuelle est son principal défi, qui est tension continuellement tout au long de son histoire. Nous découvrons comment l’ISCO s’est adapté aux évolutions sociales, économiques, politiques et culturelles, tout en restant fidèle à sa mission : former des acteurs et actrices de changement pour une société plus égalitaire, plus solidaire et plus juste.
Esperluette 122 : Reprendre des études ou le jeu du contre la montre
Une fin d’année en demi-teinte
L’année 2024 s’achève, et avec elle une année d’élections en Belgique, en Europe et dans le monde, qui n’aura pas apporté de grands espoirs aux forces progressistes, c’est le moins que l’on puisse dire. La droitisation et même l’extrême droitisation de nombre de gouvernements, on s’y attendait, c’est vrai, mais sans pouvoir s’empêcher d’espérer quand même un sursaut ici et là. Aux États-Unis par exemple, avec la candidate démocrate Kamala Harris lancée tardivement mais tous azimuts. Peine perdue, le vainqueur fut quand même Donald Trump. L’on n’a pas fini de conjecturer à propos de son programme : en a-t-il réellement un ou avancera-t-il en fonction des événements, derrière une communication simpliste et injurieuse qui fait le bonheur de ses fans ?
Pendant ce temps et sans que cela ne crée de tsunami politique, l’extrême-droite fait son entrée dans l’exécutif de l’Union européenne, avec un titre qui pèse sur le plan symbolique : Raffaele Fitto est en effet devenu vice-président de la Commission européenne en charge de la Cohésion (les politiques régionales) et des Réformes (structurelles, pour relancer la croissance). L’homme est issu des rangs de Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, actuelle cheffe du gouvernement italien.
On aurait bien aimé pouvoir soigner nos aspirations démocratiques en berne en lorgnant du côté des scrutins plus micros, là où le local compte davantage, du côté de nos élections communales. À voir comment un peu partout les petits calculs et les grandes ambitions font et défont les alliances et les inimitiés - sans toujours tenir grand compte des idées ni des programmes-, ce ne sont sans doute pas ces résultats-là qui nous consoleront.
La pandémie de Covid 19 a fortement accéléré le processus de digitalisation de la société entrainant dansLa pandémie de Covid 19 a fortement accéléré le processus de digitalisation de la société entrainant dansson sillage de nouvelles pratiques : télétravail, usage de visioconférences et webinaires dans le secteur del’Éducation permanente, intrusion dans la vie privée, digitalisation des services publics et des services liés auchômage, aux soins de santé, aux CPAS, etc. Ces nouvelles pratiques ont un impact sur les citoyen·nes engénéral et plus particulièrement sur ceux et celles issu·es des milieux populaires (fracture numérique, usagesspécifiques du numérique, création de nouvelles dépendances face à la digitalisation des services publics).Cette numérisation accrue pose également des questions démocratiques, notamment de l’influence desGAFAM sur nos sociétés démocratiques (problématique des algorithmes) et de la circulation des idées surles nouveaux espaces publics en ligne (complotisme mais aussi leviers pour les luttes), sans oublier l’impactécologique de cette numérisation. Dans ce contexte qui appelle un travail d’Éducation permanente et untravail politique, cette formation vise à nous outiller pour répondre aux enjeux de la digitalisation de la société.