La transition durable et juste
En mai 2023, le Premier ministre de Belgique, Alexander De Croo a provoqué la surprise, voire la consternation, en demandant d’opérer « une pause » concernant les normes environnementales « afin d’alléger le fardeau de l’industrie et des PME déjà confrontées, selon lui, a de nombreuses contraintes ». M. De Croo voudrait que l’on se concentre sur les émissions de gaz à effet de serre et souhaite dissocier les com[1]bats écologiques : « N’allons pas trop loin avec des choses qui, au sens strict, n’ont rien à voir avec le réchauffement climatique ». Ce faisant, il vient en appui à un appel similaire tenu peu de temps auparavant par le président français Emmanuel Macron. Les deux dirigeants politiques marquent ainsi leur réticence à soutenir un projet de « loi européenne sur la restauration de la nature », adopté par la Commission européenne en juin 2022 et qui vise à restaurer les écosystèmes, les habitats et les espèces sur au moins 20 % de la superficie terrestre et maritime de l’Union européenne (UE) d’ici 2030. Ce taux de 20 % ne semble pas bien lourd, sachant que, selon l’Agence européenne de l’environnement, 81 % des sites protégés de l’UE sont en mauvais état. La proposition prévoit un financement assez important, d’environ 100 milliards € pour atteindre les objectifs, qui seraient contraignants.