CahCIEP28Ils vivent ici, ils travaillent ici, ils restent ici !

Retour sur les régularisations, 10 et 20 ans après.

(Publié en 2020)

Aujourd’hui, en Belgique, environ 160.000 hommes, femmes et enfants vivent, travaillent, consomment et vont à l’école illégalement. L’irrégularité de leur situation engendre trop de cas dramatiques, trop d’abus et beaucoup trop de répression. Nous pouvons citer par exemple l’arrestation de personnes sans-papiers à Bruxelles en février 2018 dans un centre culturel et l’enfermement de deux d’entre eux au Centre fermé 127bis. C’est pourquoi la question de la régularisation des personnes sans-papiers sur base de critères clairs et permanents, encadrée par une commission indépendante, doit être à l’agenda politique. C’est aussi la raison pour laquelle la CSC et le Groupe Migrations du MOC travaillent conjointement au quotidien sur cet objectif.
Le 19 novembre 2019, une demi-journée d’étude était consacrée aux régularisations de 1999 et 2009, 10 et 20 ans après. Nous voulions connaitre et comprendre les régularisations du passé, pour servir l’avenir. Il s’agissait à la fois d’analyser les mobilisations, pour identifier comment elles ont abouti, souvent après de longues années de combat, à la mise en place de procédures de régularisation, mais aussi d’évaluer le déroulement, les critères et les impacts de ces campagnes. Le cahier du CIEP « Ils vivent ici, ils travaillent ici, ils restent ici ! » reprend le contenu des interventions de cette demi-journée d'étude. La première partie du cahier est consacrée aux régularisations de 1999 et 2009, à la fois sous l’angle des formes de mobilisation précédant les régularisations, mais aussi sur leur évaluation a posteriori, autant sur les critères que sur le processus. La question de la régularisation par le travail a fait l’objet de nombreux débats lors de cette journée d’étude, c’est pourquoi nous consacrons la deuxième partie du cahier à ce sujet complexe.
Ce cahier a pour objectif d'informer et de sensibiliser, de tirer les leçons du passé et de nourrir les futures mobilisations et stratégies. Chacun.e pourra certainement se le réapproprier, échanger et débattre autour des propositions ou des analyses des auteur.e.s. Il a vocation à vivre au sein du mouvement et à l’extérieur, ainsi que de servir de point de départ à toute réflexion.