106À la recherche de l’action collective…

L’action collective est au centre des préoccupations de l’éducation populaire. La capacité d’auto-organisation et de mobilisation pour la transformation sociale est un indicateur crucial du niveau de conscience et de force des classes populaires et des autres groupes opprimés par une forme de domination. Ce que l’on observe au fil de l’histoire est le changement des sujets qui s’engagent dans l’action collective, ainsi que la diversification des formes de l’action. De nos jours, on constate que les signes de l’action collective ne sont pas toujours positifs, comme dans le cas des mobilisations et des actions à caractère raciste (et même ouvertement fasciste) observés aux États-Unis en réponse au mouvement Black Lives Matter, et de certaines actions qui s’opposent aux mesures de lutte contre la diffusion du Coronavirus. Mais, l’action collective reste le seul espoir pour se libérer des systèmes de domination.

La compréhension des mécanismes et des dispositifs qui créent et entretiennent ces systèmes de domination constitue un élément crucial, tant pour les dominé.e.s que pour leurs allié.e.s ; cette compréhension ne se limitant pas à des théories abstraites, il est indispensable qu’elle soit incarnée dans l’expérience directement vécue par les personnes susceptibles de s’engager dans un collectif. En outre, la réflexion sur les moyens – capacités individuelles et collectives, l’organisation du collectif, les risques que l’on peut se permettre, etc. – est indispensable pour construire un collectif suffisamment fort pour assumer les combats choisis, mais aussi pour construire éventuellement des alliances entre organisations et luttes.

Esperluette 106 Octobre/Novembre/Décembre 2020